
Il y a le bruissement de l’eau, le chuintement du ruisseau, les méandres qui se cachent dans la brume matinale et là, sous la pierre, la truite tapie qui semble attendre des jours meilleurs.
« C’est une rivière passionnante car beaucoup d’enjeux s’y concentrent : écologiques, agricoles, énergétiques et de plus, elle est magnifique, parcourue encore par des poissons migrateurs alors que trop de rivières se meurent dans une indifférence générale choquante ». Non ce n’est pas de l’Orbe dont Dominique Marchais parle, mais d’un « gave », l’une de ces rivières qui coulent des Pyrénées à l’Atlantique. Non sans peine, puisque les champs de maïs les assoiffent et que les barrages bloquent la circulation du saumon. Les « gaves » souffrent de l’activité humaine qui bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité qui s’y trouve. Pourtant le long de leurs rives, des Béarnais luttent, souvent seuls, pour contenir l’assèchement de leurs torrents. Dominique Marchais les filme et leur donne la parole.
La truite, formidable lanceuse d’alerte
Car derrière ce paysage qui reste bucolique, la truite se fait rare. Premier symptôme concret et révélateur d’une rivière qui souffre. Pas étonnant que ce soient les sociétés de pêcheurs qui lancent l’alerte les premières. Comme l’a fait, pour l’Orbe supérieure, le PEHVO (Association pour la Protection des Eaux de la Haute Vallée de l’Orbe). Au départ, simple association de pêcheurs, elle a très vite voulu élargir le champ. Comme Dominique Marchais, le PEHVO constate aujourd’hui que pour comprendre la rivière, il faut voir plus large et observer tout le bassin versant. Il faut la faire exister dans ses extensions souterraines et aériennes. Une « Rivière » suspendue, comme l’Orbe, entre mémoire d’un passé somptueux et peur d’un avenir desséché.
Pour une gestion intégrée de nos ressources en eaux
Et ce n’est pas parce qu’il a beaucoup plu ces dernières semaines que la question de l’eau est à mettre sous le tapis. Réchauffement climatique oblige, cette ressource vitale risque de se faire plus rare à la Vallée de Joux. Il faut donc la gérer tous ensemble : autorités politiques, industriels, agriculteurs, distributeurs, producteurs d’énergie et organisations environnementales. Tous autour de la même table pour trouver des solutions satisfaisant toutes les parties impliquées.
Comme Dominique Marchais, le PEHVO vous invite à passer à l’action et à repenser notre rapport à l’eau. En commençant, pourquoi pas, par visionner « La Rivière ».
Pour qu’on se dise à la sortie : c’est limpide et ça coule de source !
PEHVO
« La Rivière »,
film de Dominique Marchais, 103 min.
Cinéma La Bobine,
Mercredi 26 novembre, 19h,
en présence du réalisateur
ENTRÉE LIBRE
VERRÉE À LA SORTIE
