
Tiré du livre : Le seul chemin possible serpentait entre les montagnes obscures, Giulia sortit les comprimés de la plaquette tout en continuant à conduire. Elle ne pleurait plus. Les comprimés rebondirent sur le siège, elle en fit un tas qu’elle avala avec un peu d’eau, puis ferma les yeux et s’arrêta. Elle baissa la vitre pour entendre le bruissement de la rivière et à cet instant, habitée par ce son plein, elle respira un bon coup et se dit : Finalement, ça suffit, elle n’en avait plus envie. (Page 10)
A partir de là, nous suivons l’héroïne du livre Giulia, dans un établissement psychiatrique au Tessin, où elle est internée, ses confrontations avec la psychiatre et le personnel soignant, ses contacts troublants avec les autres personnes internées.
Nous voyons les difficultés de Giulia en grande souffrance et nous l’accompagnons dans une première fugue qui la conduit au Paléo Festival et puis une seconde fugue qui la conduit au Brassus. Doris par ses descriptions des paysages et des personnages, nous rappelle nos hivers rigoureux et nous fait découvrir des personnes atypiques.
La vie de Giulia se dévoile peu à peu : nous prenons connaissance de ses liens familiaux et de son vécu à l’extérieur de la maison, de ses amis et des gens bienveillants qui l’accompagnent dans ce long processus de guérison.
Tiré du livre : La parenthèse psychiatrique était terminée et, en l’espace de quelques kilomètres avalés entre les grincements du véhicule qui remontait le Monte Ceneri, Giulia laissa derrière elle l’univers de la folie pour embrasser à nouveau la vie laissée en plan, presque perdue, au moins à deux reprises, avec un enthousiasme entre le vague et le pétillant, n’arrivant pas à se décider entre comptage des cerfs, l’université et la fureur incandescente, mais avec l’impression que ces trois possibilités n’en formaient qu’une, à réunir et à diriger vers l’avenir. (Page 323)
Sur la vitre poussiéreuse donnant sur la benne du pick-up, Giulia écrivit du doigt : « SE SAUVER ».
Merci à Doris et aux lectrices pour leurs partages devant une trentaine de personnes. Après cela, on ne peut que se sentir humble devant de telles souffrances. La prise en charge de la santé mentale a fort heureusement évolué, de nouveaux médicaments permettent de soigner certaines pathologies qui sont de moins en moins taboues.
Ce livre nous montre le dévouement du personnel soignant, les difficultés de leur métier. RESPECT !
Le livre se trouve à la Bibliothèque du Sentier, Grand-Rue 35, Le Sentier.
Pour la Bibliothèque, Corinne Rochat