Et si les inquiétantes projections du GIEC venaient à se réaliser tôt ou tard, inéluctablement ?
Et si les angoissants scénarios des collapsologues venaient à s’actualiser, brusquement ?
Et si le déclin démographique occidental venait à se confirmer, irréversiblement ?
Et si la tentation de l’usage des armes atomiques venait à s’actualiser, dramatiquement ?
Et si le paradigme d’une croissance immuable du PIB n’était qu’un mythe aveuglant ?
Et si l’industrialisation effrénée de l’occident l’amenait à sa crémation, finalement ?
Et si la révolution de l’IA présageait l’érosion de nos libertés, insidieusement ?
Et si l’épuisement des ressources énergétiques précédait le crépuscule de notre histoire, inexorablement ?
Et si globalement, l’horizon de notre futur devait s’avérer plus nébuleux que lumineux ?
Face aux choix sur les futures options de l’aménagement de notre territoire, prenons au sérieux ces sombres scénarios, dont hélas au moins l’un ou l’autre s’avère plus que vraisemblable. Ne serait-il pas sage et impératif de prendre en compte lucidement les incertitudes de l’avenir de notre civilisation et de notre devenir collectif ?
Sans verser dans un pessimiste fataliste, il serait insouciant, voire irréversiblement préjudiciable de nier aujourd’hui les nombreux signaux qui présagent des très probables changements voire bouleversements de notre société.
Dès lors, à notre modeste échelle locale, face au choix de perpétuer aveuglément le paradigme de la croissance sans bornes, de fait, de l’industrialisation et corollairement le bétonnage de notre territoire, le vote du 28 septembre sur le « PDRZA » ne nous invite-t-il pas à une réflexion plus fondamentale : celle d’imaginer et projeter une alternative à notre mode de vie actuel que l’avenir remettra tôt ou tard inévitablement en question ?
Aussi invraisemblable cela soit-il aujourd’hui, peut-être sera-t-il essentiel voire vital, de penser cultiver localement nos légumes plutôt qu’augurer (sur)produire de nouveaux objets dont le monde contemporain semble déjà submergé ?
Projeté à moyen terme, l’enjeu sous-jacent à notre choix collectif pourrait se décliner entre : perpétuer un certain déterminisme capitalo-industriel avec le corollaire de ses néfastes conséquences ou privilégier la pérennité d’une collectivité avec ses insoupçonnés potentiels communautaires ?
Caricaturalement : à terme que vaudra-t-il mieux : préférer une zone industrielle à une zone potagère ? Fabriquer des fournitures plutôt que produire de la nourriture ? Commercer des objets manufacturés plutôt que des légumes cultivés ? Enrichir quelques investisseurs ou nourrir une population ? Promouvoir des ingénieurs et éradiquer des cultivateurs ?
Dans la balance de la réalité, survient toujours un moment historique dans lequel le réel (se nourrir) surclasse le mythe (s’enrichir). En arrière-plan de notre choix, l’enjeu se situe entre : « la bourse (la finance) à court terme ou la vie (la subsistance) à long terme ? ».
Combiers, questionnez-vous et tenez compte des scénarios d’un futur vraisemblable afin de les projeter dans la perspective du meilleur avenir souhaitable et équitable pour les futurs habitants de notre Vallée.
JP Jaccard
L’Orient