Un projet mal emmanché

Dès le départ, cette question de PDRZA me semblait mal partie : voilà que le canton de Vaud impose à chaque district de mettre en place une planification des zones d’activité, en commençant comme par hasard par La Vallée. Une nouvelle tentative de la mainmise de l’État sur les irréductibles
Combiers. Planifier, d’accord, mais selon quelles règles, quelles hypothèses, en anticipant quels besoins ? Surtout ceux de l’industrie, bien sûr.

Ensuite, j’ai ressenti une certaine crispation lorsque la Municipalité nous a présenté le PDRZA en insistant lourdement sur le fait qu’on n’avait pas le choix, que ce serait la fin du monde en cas de
refus, que le ciel allait nous tomber sur la tête. Après toutes ces années de gestation, le Canton serait frustré par un rejet et mettrait des années à reprendre le dossier, faisant passer toutes les autres régions avant nous, livrant la nôtre à l’anarchie faute d’un plan directeur digne de ce nom. Comment ça s’appelle déjà, lorsqu’on force quelqu’un à accepter quelque chose de déplaisant, sous la menace de mille calamités ?

Et ma méfiance a atteint son paroxysme lorsqu’il a été avéré que les juristes cantonaux avaient provoqué le plus beau vice de forme du Conseil communal de ces dernières décennies : selon eux, le vote du Conseil sur le PDRZA n’était pas soumis au référendum. Heureusement, mon avisé collègue Jean-Luc Lecoultre a eu un doute et a eu la bonne idée de demander un avis de droit à une juriste (à ses frais !), avis confirmé ensuite par un juriste consulté par la Commune, jusqu’à ce que les juristes cantonaux rétropédalent et admettent leur erreur. Là-dessus, notre députée et municipale Carole Dubois dépose en février 2025 une motion au Grand Conseil demandant que les PDRZA soient soustraits du droit au référendum. Ne se moquerait-on pas des citoyens ? Par Toutatis !

En conclusion, je m’oppose à ce projet mal fichu, ficelé à l’envers (on crée de nouveaux problèmes avant d’avoir résolu les actuels – je pense à la mobilité par exemple), pour lequel le canton et la commune s’unissent pour nous forcer la main. Un projet qui prévoit le « toujours plus », alors que parfois on s’accommoderait de « un peu moins ».

Fritz Dennler 

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