A propos du loup, à l’intention de Mademoiselle Louna Meylan

A vous lire, on pourrait croire que lorsqu’un bovin ou un mouton est dévoré vivant, ce n’est pas cruel et qu’il ne souffre pas, mais bien lorsqu’un animal destiné à la boucherie est abattu dans le respect de la législation suisse qui interdit de saigner des bêtes vivantes, contrairement à l’obligation musulmane! Malheureusement l’humain est omnivore et la vente de bétail de boucherie fait partie du salaire du paysan! Accepteriez-vous que votre salaire soit diminué? Lorsque les conditions pour être indemnisés pour les dégâts causés par le loup sont remplies, ce sont les contribuables qui passent à la caisse! Si les mesures de protection ne sont pas financées par l’Etat (donc les contribuables) l’exploitation des alpages devient déficitaire. Un berger de plus (à condition de le trouver) et ce sont CHF 20’000.- qui disparaissent en salaires et en charges sociales! De plus, passeriez-vous un été dans un chalet d’alpage en devant veiller toutes les nuits à ce prix?

Tirer deux loups, ce serait insuffisant, mais cela prolongerait sa crainte de l’humain, car j’ai aussi un rêve (en français), c’est que chacun puisse continuer de faire des randonnées, du VTT et du ski de fond en sécurité. Deux chiens ne peuvent pas protéger un troupeau contre 10 loups. Dans ce cas, un loup vient provoquer les chiens, puis se fait poursuivre. Pendant ce temps le reste de la meute va se servir. Les pays où le loup est supportable sont infiniment plus grands que la Suisse avec ses 41’285 km2 dont les 2/3 sont des zones montagneuses ou alpines. A l’autre extrémité, nous avons la Russie avec ses 17,13 millions de km2, soit 415 fois plus grand que la Suisse. Dans ce pays, les loups ont toute la place souhaitable et lorsque vous expliquez à un Russe que ce prédateur est protégé en Suisse, il peine à vous croire! Sur le plan mondial, le loup n’est pas en danger. En navigant
2 semaines sur la Léna (Sibérie), nous avons eu un bon aperçu de ce que sont d’immenses étendues sauvages qui n’ont rien à voir avec la combe des Amburnex!

Une meute a vite fait de manger toute la faune herbivore de la région et dans quelques semaines, le bétail quittera les alpages. Et après? Elle ira certainement ailleurs. Est-ce que ce sera vers le plateau ou la zone lémanique? Je le souhaite. Le but de la protection du loup serait-il de faire disparaître l’exploitation de nos alpages pour les rendre à la vie sauvage? Il est permis de le craindre. Enfin, attendons, espérons des mesures sensées et nous verrons!

Michel Dépraz

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