
C’est ainsi qu’une quinzaine de personnes ont prêté une oreille attentive aux présentations des trois auteurs. Deux membres de la bibliothèque animent le débat, suscitant l’intérêt du public.
Mme Marie-Claire Guinand présente le quatrième roman de M. Daniel Rochat, « Ombrages ». Le natif des Bioux a suivi un véritable parcours initiatique au gré de ses publications : d’abord l’histoire de sa famille, l’évolution de l’agriculture, l’opposition ville-campagne dans son avant-dernier ouvrage ; et enfin dans « Ombrages » les incidences, les doutes et les joies de l’adoption. M. Rochat, se dit paysan plutôt qu’agriculteur : dans « paysan » il y a le mot pays, donc l’origine terrienne et locale. Cette terre paternelle, cette « patrie » que recherchent précisément la plupart des enfants adoptés. « Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? » demande Mme Guinand.
M. Daniel Rochat s’est dit profondément touché par ces couples qui acceptent les difficultés d’une affiliation. Et puis, l’hiver dernier, M. Rochat a eu un accident qui l’a retenu à la maison : « Donc, j’ai eu largement le temps d’écrire ».
Une brève discussion entre personnes présentes démontre que le sujet de l’adoption est vaste…
« Y aura-t-il une suite ? » demande un auditeur.
A voir, on l’espère.
C’est ensuite au tour de Mme Corinne Rochat de présenter MM. Rémy Rochat et Jean-Pierre Devaud et leur livre « L’épopée héroïque des glacières du Pont ». Il n’y a pas que l’épopée qui aura été héroïque ! Le travail de ces Messieurs aussi : que de recherches de documents, de photographies. M. Rémy Rochat, en historien méticuleux, a certainement dû « brasser » des centaines de kilos d’archives pour documenter ses recherches sur l’histoire de la glace de nos lacs, transportée jusque dans les villes les plus prestigieuses… Quant à M. Jean-Pierre Devaud, collectionneur tous azimuts, des timbres-poste aux cartes postales et autres lettres, on a peine à imaginer le nombre de documents triés pour ne garder que les plus significatifs pour l’ouvrage.
On apprend ainsi qu’au départ de l’exploitation, la glace était acheminée par la route sinueuse via Petra-Félix jusqu’à Croy pour être chargée sur le train : parfois les charrettes se renversaient, perdaient une partie de leur chargement : il pouvait y avoir jusqu’à 50% de pertes entre l’extraction et l’utilisation ! La ligne de chemin de fer Vallorbe-Le Pont, construite notamment dans cette optique simplifiera l’exportation des précieux blocs. M. Devaud fait remarquer qu’à l’époque déjà, certaines cartes postales étaient « trafiquées » afin de rendre les scènes plus vivantes (Photoshop n’a rien inventé…). C’est pourquoi il est difficile d’établir exactement tous les lieux du prélèvement de la glace. Question du public : « Connaît-on d’autres exploitations similaires des glaces lacustres ? ». « Oui, bien sûr, des lacs de montagne, des glacières souterraines et des glaciers, notamment celui d’Argentière en Haute-Savoie, et au Canada ». Mais pour l’heure, c’est bien les glacières du Pont qui sont les mieux documentées. MM. Rochat et Devaud, chercheurs infatigables, reçoivent toujours avec intérêt des éléments susceptibles d’éditer un second tome. Il est vrai que l’incendie qui a mis un terme à l’exploitation a aussi détruit les archives !
Les trois auteurs signalent enfin l’excellent contact qu’ils ont établi avec les collaborateurs de l’imprimerie Cavin-Baudat à L’Orient.
Un sympathique apéritif, bien garni, préparé par les membres de la bibliothèque a ensuite réuni les trois auteurs et le public, qui a ainsi pu poursuivre les échanges.
Merci pour cette soirée très instructive.
La prochaine rencontre, agendée au 12 décembre à 17 heures, présentera « Chamade », Mme Sylvie Cohen et M. Marc Decrey qui ont parcouru les mers à bord de leur voilier.
PHJ / Bibliothèque du Sentier