Quelques réflexions sur le PDRZA

La Feuille du 28 août 2025 était riche d’articles et de communiqués concernant la votation sur le PDRZA. Ceux de Mme Carole Dubois, Députée au Grand Conseil et Municipale, et M. Laurent Reymondin, Directeur de l’ADAEV, prétendent que le refus du PDRZA permettra au Canton d’imposer l’extension d’entreprises stratégiques sans l’accord des autorités locales. Selon l’Avis de droit sollicité par le Conseiller communal Jean-Luc Lecoultre, Me Aemisegger a conclu que CETTE AFFIRMATION EST ERRONÉE !

Nous habitons dans un pays démocratique. C’est peut-être faire preuve de naïveté, mais j’ai beaucoup de mal à imaginer que nos autorités cantonales pourraient ne pas respecter une décision citoyenne, ou mettre le dossier d’un PDRZA révisé sous la pile durant plusieurs années en guise de représailles, comme le sous-entendait l’argumentaire de la Municipalité présenté au Conseil communal le 24 juin 2024 ! Cet argumentaire a d’ailleurs été contredit par l’Avis de droit de
Me Aemisegger : UN GEL DU PACOM DE 5 À 10 ANS EST JUGÉ EXCESSIF. L’intention de la Municipalité avec cet argumentaire était de faire pression sur le Conseil communal en lui faisant peur, pressions que la commission chargée d’étudier le préavis a également subies.

Mme Dubois a écrit que refuser ce PDRZA, c’est geler tout développement sur la Vallée de Joux pour les prochaines années. A nouveau, le but est de mettre la pression en faisant peur : si vous n’acceptez pas ce PDRZA, ça va être l’apocalypse…

Toujours selon l’Avis de droit de Me Aemisegger, on constate que c’est faux :

EN CAS DE REFUS DU PDRZA, SEULE LA PARTIE « ZONES D’ACTIVITÉS » POURRAIT ÊTRE CONCERNÉE PAR UN BLOCAGE, ET NON L’INTÉGRALITÉ DU PACOM. LES ZONES D’ACTIVITÉS EXISTANTES RESTERAIENT VALABLES.

Notre Députée et Municipale a déposé en février 2025 une motion au Grand Conseil vaudois pour supprimer un droit de référendum concernant les PDRZA. Par le dépôt de cette motion elle tente de limiter les droits politiques populaires. Elle prétend même qu’« Une telle révision [le retrait du droit de référendum] n’entraverait pas significativement les droits démocratiques des citoyennes et citoyens de chaque commune. ». Voilà un bien beau geste de respect envers la démocratie… Je pense que c’est par ces affaiblissements des droits démocratiques que l’on érode la confiance placée en nos institutions publiques.

Pour conclure cet article, j’ai encore deux questions pour nos autorités ou l’ADAEV :

1. L’entreprise CHH Microtechnique s’est implantée sur le site d’activités stratégiques des Ordons Nord au Brassus afin de centraliser ses effectifs ; que deviennent ses sites « désertés » ? Le site d’activités stratégiques des Bioux Nord AS2 (l’ancienne Valjoux) se trouve bien sur le plan signé du PDRZA (à désamianter d’après ce que j’ai entendu dire…), mais qu’en est-il des autres qui pourraient être repris par des PME ou des artisans ? La disponibilité des sites libérés par la centralisation au Brassus sera-t-elle liée au bon vouloir de l’entreprise, ou quel mécanisme légal permettra d’empêcher CHH de retenir son lait (un thème cher à certains Conseillers communaux et Municipaux…) ?

2. Un espace de 10’000m2 aux Ordons Sud, au Brassus, sera réservé aux PME et aux artisans. Cette zone d’activités régionales CR1 n’appartient pas à la commune, mais actuellement à CHH (la parcelle de la ferme à Rigadin) et en partie à la parcelle prévue en zone d’activités stratégiques CS5 et promise à Audemars Piguet. Quel mécanisme obligera les propriétaires à se séparer de leurs parcelles (complètement pour l’un et partiellement pour l’autre) ou y accepter des PME et des artisans et, s’il y a vente(s), qui en fera l’acquisition ?

Un citoyen qui ne croit pas du tout que cette version du PDRZA est « Une opportunité à ne pas manquer ! »

Jean-Christophe Meylan

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