Austérité ne rime pas avec santé !

Notre santé n’est pas à vendre ! La vie humaine n’a pas de prix. Or, c’est ce à quoi nous font penser les décisions arbitraires de notre gouvernement vaudois.

Infirmière depuis 1988, j’ai travaillé dans les soins pendant 22 ans, au CHUV, en clinique privée et
16 ans dans notre hôpital.

En presque 40 ans, j’ai vu les réformes s’accumuler, le plan orchidée se mettre en place pour diminuer les coûts de fonctionnement des hôpitaux. J’ai vu le personnel soignant (je n’oublie pas tous les autres professionnels qui gravitent et sont nécessaires à son fonctionnement, mais je parle de ce que je connais) s’amenuiser de jour en jour, la charge de travail augmenter, les soins devenir plus complexes avec une population vieillissante. 

Mais j’ai vu aussi l’amour de l’autre, le prendre soin de la personne affaiblie, en souffrance malgré la charge de travail et la complexité qui augmente. 

J’ai réconforté, soigné, accompagné, tenu tant de mains. 

J’ai aimé cette profession jusqu’à l’enseigner depuis 15 ans en HES pour former les soignants de demain, parce que j’y crois encore, même si parfois le doute m’assaille….

Aujourd’hui, je me pose des questions : les décisions de l’État vont toucher de plein fouet des professions soignantes déjà en souffrance, par le manque de reconnaissance salariale et de personnel. 

Les restrictions budgétaires vont entraîner des déserts médicaux et la menace sur notre hôpital est grande. Ces pôles santé de proximité, vus comme la solution pour les régions périphériques difficiles d’accès, sont menacés. Mais au-delà de ces décisions, au bout de la chaîne, il y a l’humain, le citoyen qui n’aura plus accès aux soins alors que l’article 65 de notre Constitution vaudoise stipule en point 2 « assurent à chacun un accès équitable à des soins de qualité, ainsi qu’aux informations nécessaires à la protection de sa santé ».

Ces soins de qualité que nous prônons, que j’ai pu apprécier dans notre structure, lors de l’accompagnement de fin de vie de ma maman, ou lors de la prise en charge rapide d’un AVC qui a permis de sauver un membre de ma famille, grâce à un personnel hautement formé et compétent, que vont-ils devenir ? 

Au-delà de la santé de la population, le pôle santé Vallée de Joux est également une entreprise formatrice et offre des places d’apprentissage dans des branches diverses et variées ainsi que des places de stage pour les Hautes Ecoles de Santé et des stages pour les médecins en formation. 

Réduire les prestations, c’est prétériter, aussi, tout le terrain de la formation.

Alors je me battrai, pour qu’austérité ne rime jamais avec santé. 

Nathalie Blondel 

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