Ce 14 juillet 2025, restera un lundi noir pour tous les habitants de la Vallée de Joux, mais aussi pour ceux du Pays d’Enhaut et pour les malades qui bénéficient de soins palliatifs à Riveneuve. Sous couvert de mesures d’économie, au mépris de toute considération de santé publique, notre gouvernement condamne à mort d’un trait de plume les hôpitaux des trois sites ; il n’envoie même pas l’aumônier avant l’exécution car la Conseillère d’État de la Santé Publique et son Directeur Général polyvalent sont en vacances ! Surtout ne pas les déranger…
Prétextant l’équilibre des sacrifices, il retire autant à l’hôpital d’Yverdon (3,25% de son budget) qu’au Pôle Santé de la Vallée (30,9% du sien) ! Il assassine pareillement Riveneuve mais épargne le Pôle Santé de Ste Croix pour de mystérieuses raisons.
Depuis plusieurs années le PSVJ et tous ses collaborateurs et collaboratrices s’efforcent d’améliorer jour après jour leur efficience et leurs prestations. La Directrice générale, le directeur médical et les médecins-chefs se dévouent sans compter. Parce qu’à la Vallée de Joux comme au Pays d’Enhaut, on sait qu’il faut tout faire et tout organiser soi-même, qu’on est bénévole à la Fête du Vacherin, sanitaire au slowUp et aide de cuisine à la foire. Tout faire soi-même, alors que ceux d’en bas, quand ils s’offrent un métro ou un nouveau stade, n’ont ni l’idée ni l’intention de sauver nos téléskis ni, maintenant, notre hôpital. Et ne leur parlez surtout pas d’émettre pour la circulation dans nos forêts les mêmes badges citoyens qu’ils nous interdisent d’obtenir à Lausanne ! Nous sommes leur « jardin », à tenir pimpant pour le week-end.
Simple prétexte car ces 20 millions sont vitaux pour les établissements sanitaires où sont accueillies nos populations vieillissantes, alors que 80 millions sont accordés au sport il y a quelques semaines et que la même somme a été distribuée sans état d’âme à la Direction Générale de l’Enfance et de la Jeunesse. Prétexte surtout pour éviter la vraie discussion : comment assurer aux régions périphériques une santé de qualité dans des conditions acceptables ? Comment éviter que les proches du malade n’effectuent trois heures de transport public pour rendre visite au papa ou à la maman ? Comment former, ailleurs que dans de grandes structures anonymes, ces généralistes proches de la population dont nous avons tant besoin ? Oui, le prétexte financier tombe à pic, en plein juillet, quand la moitié du canton rêve ou vit ses vacances.
Alors que les établissements planchent depuis des mois sur la meilleure manière d’accéder aux multiples exigences du Département, l’envoi d’une telle lettre, ce 14 juillet, tient de l’irresponsabilité, de l’arrogance et même… de la lâcheté ! Pour être actuel, c’est Trump qui, après une mauvaise nuit, contredit le matin ce qu’il a ordonné la veille.
Dr Eric Rochat, a. Conseiller aux États VD
