Attribuer des parcelles pour le développement industriel de la haute Combe ne pose a priori pas plus de problème que cela. C’est toujours mieux que de laisser le canton décider pour nous (ce qui arrive quand même la plupart du temps) ou de devoir se repositionner à chaque demande et finir par avoir des usines à tous les bouts du village, en fonction de la direction du vent. A priori.
Ce qui inquiète le petit citoyen que je suis, c’est d’abord la gestion future des places de parc, améliorée récemment au Chenit certes, mais qui fait toujours l’objet d’âpres débats tant le comportement de certains usagers manque singulièrement du respect le plus élémentaire. Comment voulez-vous que cela puisse bien se passer, comme le vendent nos autorités, si les véhicules venaient à doubler à terme ? Les initiatives de mobilité communes ont montré leurs limites en dépit de ce qu’en avait rapporté l’ADAEV en son temps. C’est compréhensible, du reste, la mobilité privée étant infiniment plus agréable. Prévoyez une navette pour les employés sur un parking excentré, ils ne l’utiliseront que parcimonieusement, même si une poignée d’entre eux en profitent à juste titre pour faire le trajet en marchant jusqu’à leur place de travail.
Visiblement, d’autre part, on ne pourrait pas utiliser les locaux vides existants, au hasard à L’Orient ou aux Bioux. Il faudrait construire à neuf, Monsieur. Pourquoi ? On n’ose pas le dire, mais cela permet de solides économies fiscales. Nos autorités seraient-elles capables, en cas de oui le 28 septembre, de répondre à terme par la négative aux entreprises demanderesses quand on sait que des emplois sont en jeu (leur argument principal), que certains de ses membres siègent en parallèle au sein des directions desdites entreprises et qu’iels n’hésitent pas à fustiger publiquement l’attitude des honnêtes citoyens utilisant les moyens démocratiques, quand ce n’est pas en cherchant à empêcher en amont les mêmes citoyens de pouvoir faire référendum, auprès de l’autorité cantonale ? Poser la question, c’est a priori y répondre. A priori.
Antoine Baer, Le Brassus