Désobéissance civile et obéissance «si vile»…

Plutôt que de perdre des forces et du temps à réhabiliter juridiquement le Major DAVEL et d’être accusé de vouloir réécrire l’histoire avec des lunettes d’aujourd’hui (wokisme à la mode aux USA, avec les effets que l’on sait!), il me paraît bien plus efficace de se borner simplement à exposer TOUS LES FAITS HISTORIQUES, inconnus de la plupart des Vaudois.es, faits enfin dévoilés s’avérant suffisamment édifiants par eux-mêmes pour montrer l’abîme qui sépare la noblesse d’âme du premier patriote vaudois de la petitesse crasse d’une poignée de compatriotes, aussi félons que serviles, à qui je n’ai pas l’envie de faire de cadeau…

Le 31 mars 1723, le Major Davel et 600 hommes sans munitions, en l’absence des baillis bernois, marchent sur Lausanne, afin «d’assurer la délivrance de la Domination de Berne». Visionnaire, soucieux du bien commun, d’un rare courage, ce solitaire, muni de ses revendications consignées en son Manifeste, est invité, par les nobles lausannois de Bourg, à exposer ses vues, relevant non d’une révolution violente, mais d’un acte de désobéissance civile.

Mis en confiance par ces derniers qui feignent de le soutenir, il pense avoir à faire à «du beau linge», mais tombe, sur «des lavettes» qui ne tardent pas à le trahir!

Ainsi, son ami et compagnon d’armes, le major J-D de Crousaz, après lui avoir offert le souper, puis la couche sous son toit, informe parallèlement Berne, ayant pris l’initiative de le bloquer avant même la réaction de l’occupant! Il écrit dans la foulée une lettre se vantant d’avoir empêché la sédition!

À 7 heures, Davel est arrêté et enfermé. Son collègue procureur de Boichat, qui revendique «le privilège de le juger» l’interroge, le torture, en vain, et recommande «qu’il soit pendu, son corps mis en quartier pour être exposé dans des lieux que LL.EEces trouveront à propos», vu qu’il a tenté de «se soustraire à la plus douce Domination qui soit au monde»!

Trahi, Davel, avec courage et sérénité, assume seul l’entière responsabilité de son entreprise face à une poignée de compatriotes délateurs, à l’obéissance «si vile», qui n’ont de nobles que le titre, leur félonie égalant leur servilité!

Oui, si le Major Davel a raté son coup, c’est à cause de ces «collabos de haut vol» qui, eux, ne rateront pas son cou!

Certes, Davel a fini, ponctuellement, par perdre la tête! Mais lui seul a sauvé la face… Pour l’éternité!

À toi, Davel, premier patriote vaudois qui, voici 300 ans, acceptas de sacrifier ta vie pour notre Pays, va notre profonde reconnaissance…

Frank Paillard,
Les Charbonnières

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