Depuis quelques semaines, le référendum concernant le PDRZA sur le territoire communal du Chenit alimente La Feuille aux côtés des coupes budgétaires cantonales dans la santé.
Il est normal et particulièrement réjouissant pour notre démocratie qu’un référendum spontané du Conseil communal amène un débat aussi riche. Si je partage une part des craintes des opposants, notamment la question du trafic automobile qui fait partie des enjeux majeurs pour les autorités, je peine à soutenir la démarche du référendum.
Concernant le trafic transfrontalier, diverses démarches sont en cours au niveau communal. Au niveau du Grand Conseil, un postulat sera très prochainement déposé pour la mise en œuvre d’une ligne de transport public entre Le Brassus et Nyon, via La Cure.
Pour ce qui concerne le référendum, il faut en effet souligner que le PDRZA n’a pas force de loi. C’est un plan stratégique qui, comme tout projet de ce type, verra certains éléments se concrétiser et d’autres ne verront jamais le jour. En ce sens, la population ne se prononce pas sur un projet concret qui aura un impact direct mais sur un outil de planification. C’est une différence majeure.
Chaque projet qui sera réalisé par la suite sera en effet soumis à Plan partiel d’affectation (PPA). Les PPA ont force de loi, ils sont soumis au Conseil communal et potentiellement au référendum. Un PPA peut être modifié par les membres du Conseil communal qui peuvent imposer, par voie d’amendements ou de motion, des normes en matière de mobilité, d’architecture, d’intégration paysagère, s’ils et elles le souhaitent. Récemment, les Communes de Crissier et Montreux ont par exemple connu des référendums en lien avec des PPA communaux concernant la densification de certains quartiers. Dans les deux cas la population a refusé les projets. C’est ici le message central qu’il est important de rappeler. Si le PDRZA est accepté, le Conseil communal puis la population aura toujours le dernier mot pour chaque projet qui se présentera en cas de référendum. Charge aux porteurs de projets et aux autorités de trouver le juste équilibre qui permettra de faire passer les projets.
Dans ce cadre, il m’apparaît dès lors peu opportun de s’opposer au PDRZA, de revenir sur les votes des Conseils communaux des trois communes et de porter atteinte aux conditions-cadres régionales, de surcroît dans un contexte international compliqué pour l’économie exportatrice de notre région, économie pourvoyeuse d’emplois, de recettes fiscales et de places de formation.
Sébastien Cala
Député