Imaginez des milliers d’enfants grandissant dans l’ombre, cachés en Suisse parce que la loi interdisait le regroupement familial des travailleurs saisonniers. Entre 1940 et 2002, environ 50’000 jeunes ont vécu ainsi, invisibles. Alors que certains restaient au pays, d’autres étaient clandestinement amenés par leurs parents venus d’Italie, d’Espagne, du Portugal ou de l’ex-Yougoslavie. Un bout d’histoire contemporaine qui a marqué, parfois durement, le parcours de nombreuses familles installées à la Vallée de Joux.
Face à cette réalité, des écoles clandestines ont vu le jour, dès 1971 à Renens puis à La Chaux-de-Fonds, ouvrant progressivement la voie à une scolarisation pour tous. Ce n’est qu’en 1990 que Genève et Neuchâtel seront les premiers cantons à accorder ce droit fondamental. À travers des témoignages poignants, des archives inédites et des recherches académiques, l’exposition retrace ce chapitre oublié de l’histoire suisse, tout en posant la question : où en est-on aujourd’hui ? Car le droit au regroupement familial est encore loin d’être acquis pour tous…
Ce projet est le fruit d’une collaboration entre chercheurs de l’Université de Neuchâtel et le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds. Son conservateur, Francesco Garufo, l’historienne et réalisatrice Sarah Kiani et la professeure d’histoire à l’Université de Neuchâtel Kristina Schulz, ont par ailleurs publié un livre du même nom que l’exposition : Enfants du placard. A l’école de la clandestinité.
Exposition du 11 mai au 1er juin 2025
Vernissage le samedi 10 mai 2025 à 17h, avec le concert du trio ATEMPY, musique baroque, en collaboration avec l’EVAM.
Le comité d’exposition